«Pourquoi le sentiment s’est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul - le voyage sans idée de retour - ouvre pour nous les portes et peut changer notre vie, un sortilège plus caché, qui s’apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l’excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d’attache, à la clôture de la maison familière ?» L’ami Jean, au téléphone, m’a lu la première phrase des Eaux étroites de Julien Gracq, reprise ce matin par Libération, le Figaro et d’autres blogs, alors que je bois mon café et fume une cigarette au comptoir d’un bar près du marché couvert de Pau, avant de prendre la route de la côte Basque pour le familier bain de mer de Noël. A mes côtés, sur la banquette arrière, Vanessa, ma sœur par alliance, handicapée mentale depuis une méningite contractée à la naissance. Elle exprime son attachement à mon père par des cris guturaux et des embrassades maladroites auxquels il répond avec une douceur et une attention que je ne lui ai jamais connues. A Socoa, derrière la barre, la mer est à 12 degrés. Nous avons le corps en joie et un furieux appétit. Après le dîner de Noël, messe de minuit à la chapelle familière de Rousse sur le chemin des crêtes au milieu des vignes de Jurançon.
samedi 29 décembre 2007
samedi 8 mars 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire