Julien Gracq lègue
ses manuscrits à la BNF
Astrid de Vergnette-Larminat
02/04/2008 | Mise à jour : 10:55
02/04/2008 | Mise à jour : 10:55
Parmi les textes et carnets autographes de l'écrivain, de nombreux inédits.
Suite à l'ouverture du testament de Julien Gracq, la Bibliothèque nationale de France a annoncé hier, par la voix de son président Bruno Racine, que l'écrivain lui avait légué la quasi-totalité de ses manuscrits. En réalité, ça n'était pas une surprise puisque c'est la BNF elle-même qui avait contacté Julien Gracq en ce sens, il y a quelques années. L'auteur du Rivage des Syrtes, en accord avec ses proches notamment Bernhild Boié, l'éditrice de ses œuvres complètes dans la Pléiade et son exécuteur testamentaire avait alors répondu favorablement à cette proposition.Ce legs exceptionnel comprend des manuscrits autographes d'une vingtaine de ses œuvres. Il s'agit soit de dossiers de travail complets qui rendent compte de toutes les étapes de l'élaboration d'un ouvrage, soit de textes définitifs écrits de la main même de l'auteur.
Mais ce fonds comprend aussi des manuscrits inédits, explique Marie-Odile Germain, conservateur en chef du département des manuscrits. «Il y a une ou deux œuvres dont on n'avait jamais entendu parler», affirme-t-elle.
Des fragments «réservés de publication»
Il y a aussi les trente-cinq carnets de pensées que Gracq consignait au jour le jour. Il en avait publié un certain nombre. Mais une quantité de ces fragments sont inédits. Selon la volonté de l'auteur, ils ne pourront pas être divulgués pendant vingt ans. «On a du mal à imaginer que ce soit des textes autobiographiques, remarque Marie-Odile Germain, mais il pourrait s'agir de notes plus personnelles que ce qu'il avait l'habitude de publier.» S'agissant de ces fragments «réservés de publication», il est peu vraisemblable qu'ils seront consultables à la BNF. C'est à Bernhild Boié, chargée d'exercer le droit moral et le droit de divulgation sur les œuvres de Julien Gracq, que revient toute décision à ce sujet.Pour le reste des manuscrits, ils seront déposés à la BNF sans doute avant l'été. Les chercheurs pourront vraisemblablement les consulter à partir de l'automne. «Afin que le public puisse voir l'écriture de Gracq, quelques pièces seront montrées dans l'une de nos expositions temporaires», assure Marie-Odile Germain. Il faudra attendre, en revanche, que les originaux soient numérisés pour pouvoir les consulter en accès direct à la BNF.
Comme le voulait Julien Gracq, qui vivait retiré dans sa ville natale de Saint-Florent-le-Vieil en Anjou, une copie numérique de l'intégralité de ce legs sera transmise à la bibliothèque universitaire d'Angers qui abrite un fonds de documentation sur l'enfant du pays devenu un géant littéraire.
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