lundi 10 novembre 2008

Presse océan : Vente Gracq : l'inventaire d'une vie exposé avant d'être mis aux enchères

Dimanche 09 novembre 2008
Vente Gracq : l'inventaire d'une vie exposé avant d'être mis aux enchères


La correspondance de Gracq avec André Breton, et ses échanges épistolaires avec René Magritte, constituent les plus belles pièces de la vente organisée le 12 novembre.
Un guéridon (estimation basse : 100 €), un buffet en bois frutier (2500 €), un portemanteau perroquet en bois (50 à 80 €), une horloge (150 €), une bibliothèque (300 à 500 €), la série des Voyages extraordinaires de Jules Verne, des livres par centaines, des photos, des lustres, un vieux téléphone, un jeu d'échec. Inventaire à la Prévert ? Non. Inventaire d'une vie. Ce qui l'en reste à disperser. Celle de l'écrivain Julien Gracq, décédé le 22 décembre dernier, rendu célèbre notamment après avoir refusé le prix Goncourt en 1951 qui lui était attribué pour son livre Le Rivage des Syrtes.
Exposé actuellement à l'Hôtel des ventes Couton-Veyrac, le patrimoine de Julien Gracq - provenant de sa maison de Saint-Florent-le-Vieil et de son appartement parisien - tient à la fois de la salle des trésors et du sympathique vide-greniers.

Nombreux visiteurs

Hier, près de 200 visiteurs sont venus plonger dans l'intimité du jeune Louis Poirier devenu Julien Gracq. « On a vu pas mal de gens qui ne sont pas habitués des salles de ventes, passionnés par l'oeuvre de Julien Gracq », indique Aymeric Rouillac, commissaire priseur stagiaire.

Beaucoup de Nantais, à l'instar de Bernard, cadre dans une administration de 40 ans : « J'aimerais bien m'offrir un petit souvenir de cet auteur que j'apprécie. Je vise plutôt les bouquins ou les bibelots, plutôt les lots qui ne font pas l'objet d'estimations. Une lampe de chevet, une pendule, pourquoi pas : je trouve ça amusant, ça a un petit côté idolâtre... »

Dépasser l'image de l'ermite

« Venir ici, c'est découvrir toutes les facettes de la personnalité de Julien Gracq, souligne Aymeric Rouillac. C'est dépasser la seule image de l'ermite de Saint-Florent-le-Vieil. À travers les oeuvres d'art que collectionnait l'écrivain, comme ce nu de femme réalisé au fusain par Derain, on se rend compte que Julien Gracq était aussi un bon vivant. »

Entre autres pépites, figure une édition originale du Rivage des Syrtes (12 à 15 000 €), une édition du Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac contenant 12 eaux-fortes de Picasso (15 à 18 000 €). Le clou de l'exposition ? « Sans nul doute la correspondance de Gracq avec André Breton », confie Henri Veyrac, commissaire priseur. Ce lot, qui sera probablement préempté par la Bibliothèque nationale de France, est mis à prix autour de 30 000 €. « Il devrait dépasser sans mal les 50 000 €. »

Y. G.

Exposition visible encore les 10 et 11 novembre de 9 h à 12 h

et de 14 h à 18 h, à l'Hôtel des Ventes Couton et Veyrac (10, rue Miséricorde). Ultime visite le 12 au matin.

La « vente Gracq »

est programmée

le 12 novembre, à 14 heures.

Presse-Océan

Aucun commentaire: