Le grenier de Monsieur Poirier
12 nov 2008Par Anne Guérin-Castell
Le train longe la Loire qui ce matin a noyé ses îles. Une ligne bleue serpentine couvre les pages du cahier posé devant moi.
« Pardon Madame, vous êtes écrivain ? » Visage ouvert, regard droit, il n’a pas trente ans. Je ris.
– Non, pas du tout.
– Parce que je vous vois écrire, depuis tout à l’heure. Alors, vous écrivez pour vous ?
– Oui, la plupart du temps.
– Et vous emportez toujours ce cahier avec vous ?
– Oui. Vous voyez, il y a un peu de tout. Et de toutes les couleurs aussi. Quand le cahier est plein, j’en commence un autre.
De mes histoires de cahiers, qui l’intéressent beaucoup, nous passons naturellement aux raisons de notre présence dans ce train. Quand je lui apprends que je vais à Nantes pour voir une exposition d’objets ayant appartenu à un écrivain, son visage s’éclaire encore davantage. Un enfant devant son premier arbre de Noël.
Julien Gracq ? Il n’en a jamais entendu parler. Il lit surtout des BD. Si, peut-être, très vaguement, une fois. >>>>>>Le grenier de ...
mercredi 12 novembre 2008
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