01 octobre 2008
Gracq, adjugé, vendu !
Etrange sensation : on apprend régulièrement que des correspondances d’écrivains vont être mises au feu des enchères sans que cela nous émeuve outre mesure ; mais de savoir que celle de Julien Gracq va l’être à son tour, cela fait quelque chose. Peut-être parce qu’il fut notre contemporain, que nous l’avons un peu côtoyé, que nous lui avons un peu écrit. Non qu’il y ait de terribles révélations à en attendre, encore que le don d’une partie de sa bibliothèque à celle de son village ait provoqué quelque émoi chez certains, ce qui se comprenait lorsqu’on songe à la haute flagornerie avec laquelle ceux-ci dédicaçaient leurs oeuvres adressées au maître retranché en sa thébaïde du Maine-et-Loire.
En tout cas, on lira avec curiosité le catalogue que ne manquera pas d’éditer l’hôtel des ventes Couton-Veyrac pour la dispersion que ses commissaires-priseurs organiseront le 12 novembre prochain à 14h rue Miséricorde à Nantes. Des lettres (José Corti, André Breton, René Char, Man Ray, Jean-Louis Barrault etc), mais aussi des éditions bibliophiliques (Rimbaud, Cocteau, Colette, Jünger, Henri Quefellec, Mandiargues, Régis Debray, Erik Orsenna) contenant souvent des envois dignes d’intérêt (ainsi Le surréalisme et la peinture :”A Julien Gracq, Au voyant, André Breton”), de rares portraits de lui par Robert Doisneau notamment, des dessins, des lithographies ainsi que ses meubles. Ceux qu’il avait achetés pour son appartement parisien de la rue de Grenelle (XVème), et ceux qu’il avait hérités de sa famille dans la maison où il vivait avec sa soeur, rue du Grenier-à-sel à Saint-Florent-le-Viel. Encore ne s’agit-il là que d’une infime partie des biens tant artistiques que littéraires dépendant de cette succession.
Par un document de trois feuillets intitulé “Ceci est mon testament”, Louis Poirier, ainsi qu’il l’a signé (la mention “En littérature Julien Gracq” a été rajoutée) avait légué ses manuscrits autographes, ses inédits et ses carnets de notes à la Bnf, et confié le droit moral et la divulgation à Bernhild Boie, professeur émérite de littérature germanique à l’université de Tours et éditrice de son oeuvre dans la Pléiade.
jeudi 9 octobre 2008
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