Julien Gracq disparaît
Publié le 23 décembre 2007 par vt, afp
(Photo : Julien Gracq)
Julien Gracq est mort à 97 ans. Il avait abordé tous les genres littéraires en près de sept décennies d'écriture. L'auteur des "Rivages de Syrtes" laisse une oeuvre majeure, nourrie du romantisme germanique, de fantastique et de surréalisme. Il fut l'un des rares écrivains à être publié de son vivant dans la Pléiade.
L'écrivain français Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier, auteur notamment du Rivages des Syrtes, est mort samedi à l'âge de 97 ans des suites d'un malaise, a-t-on appris dimanche auprès de son entourage. L'auteur avait été hospitalisé en début de semaine après avoir eu un malaise à son domicile de Saint-Florent-le-Vieil (Pays de la loire), dans l'ouest de la France, où il vivait retiré depuis de nombreuses années, selon la même source.
Né le 27 juillet 1910 dans ce même village, Julien Gracq figurait parmi les très grands écrivains francais. Auteur de 19 ouvrages, Julien Gracq nourrissait son oeuvre de romantisme allemand, de fantastique et de surréalisme.
Il avait refusé le Goncourt
Homme secret et rétif aux honneurs, Julien Gracq avait refusé le prix Goncourt en 1951 pour son chef d'oeuvre Le rivage des Syrtes. Mais il avait cependant accepté d'entrer en 1989 dans la prestigieuse collection de Gallimard, la Pléiade. Jamais édité en poche, ses textes n'avaient connu que des tirages limités, ce qui ne l'avait pas empêché d'acquérir un immense prestige auprès d'un public lettré.
Julien Gracq a étudié à l'Ecole normale supérieure et à Sciences-po et obtenu son agrégation d'histoire et de géographie. Il a écrit tout en enseignant dans des lycées de Quimper, Nantes, Amiens et Paris. Il a choisi le nom de Gracq pour de simples "raisons de rythme et de sonorité".
En 1938, il présente en vain le manuscrit de Au château d'Argol à la NRF (Gallimard). Il s'adresse alors à l'éditeur et libraire José Corti, à qui il restera fidèle durant toute sa vie. En 1939, après avoir rencontré André Breton, chef de file du surréalisme, il devient un compagnon de route du mouvement dont il s'éloigne cependant assez vite. Avec une perfection de style frisant parfois la préciosité, il était pamphlétaire dans La littérature à l'estomac (1950), où il stigmatisait les moeurs littéraires, poète dans Liberté grande (1947), critique dans Préférences (1967), nouvelliste dans La presqu'île (1970) et, bien sûr, romancier dans Un beau ténébreux (1945) ou Un balcon en forêt (1958). Certaines de ces oeuvre sont été adaptées au cinéma.
Julien Gracq a abordé des genres différents dans ses 19 livres (poésie, théâtre, critiques, romans, essais, nouvelles, etc...).Son dernier livre, Entretiens, est paru en 2002, et comme dans ses précédents livres, Julien Gracq avait choisi un travail d'édition à l'ancienne, sur des feuillets non massicotés, que le lecteur se doit d'ouvrir au coupe-papier comme un journal intime. De très nombreux ouvrages savants sont parus sur son oeuvre, traduite en plusieurs langues. Ses oeuvres complètes sont publiées dans la collection prestigieuse de Gallimard "La Pléiade".
Jean-Maurice de Montremy lui rendait hommage dans son récent blog avec cette citation prophétique signée Gracq : "Tout ce qui a la couleur du songe est, de nature, prophétique et tourné vers l’avenir. "
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Site internet officiel : http://www.jose-corti.fr/auteursfrancais/presentation-gracq.html
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lundi 8 septembre 2008
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